Mon interview dans Prima en Janvier 2009. |
Aujourd'hui plusieurs ouvrages sur la méditation paraissent chaque semaine ; et pourtant il y a 6 ans, on n'osait à peine en parler de crainte de passer pour un peu "original"...
Si bien que quand une journaliste de Prima, très intéressée par la méditation et les stages auxquels je participais, a décidé de m'interviewer sur le sujet, elle a choisi de titrer son article : Comment la philo m'aide à vivre.
Si bien que quand une journaliste de Prima, très intéressée par la méditation et les stages auxquels je participais, a décidé de m'interviewer sur le sujet, elle a choisi de titrer son article : Comment la philo m'aide à vivre.
Nous savions l'une comme l'autre que cela serait plus simple pour tout le monde.
Et nous avons ainsi pu faire un joli pont entre philosophie et méditation.
Voici un extrait de ce que je répondais : "... J'ai longtemps couru pour tenter d'atteindre la perfection. Mais autour de la quarantaine, j'ai pris conscience que cela ne me rendait pas heureuse. Je me suis tournée vers la méditation pour trouver un sas de décompression et j'ai commencé à fréquenter l'Ecole occidentale de méditation qui proposait des enseignements sur le bouddhisme et la philosophie. Au début, je me demandais si j'allais accrocher et je ne me sentais pas le courage de lire Nietzsche ou Kant... Et puis les conférences animées par des philosophes contemporains m'ont semblé très accessibles. On me parlait de la vie en général et j'y reconnaissais la mienne en particulier... Grâce à la philosophie j'acquiers un nouveau point de vue sur le monde. Je prends du recul, comme devant une peinture. Tant qu'on a les yeux dessus, à 50 cm, on ne voit rien. Mais pour peu qu'on s'éloigne, l'image devient visible. Ce "recul philosophique" n'est donc pas une manière de planer hors du monde, mais plutôt de le voir avec un peu de distance, pour mieux vivre. J'ai l'impression que l'espace et le temps se sont dilatés. Et lorsque je reprends la course de ma vie, je le fais de manière plus détendue... Ma famille, mes amis, mon entourage professionnel en sont directement bénéficiaires car je sais mieux les écouter aujourd'hui. Je suis plus présente."
Avec pudeur et prudence nous abordions une pratique qui est devenue très en vogue depuis. Tellement à la mode, que beaucoup s'engouffrent tête baissée dans le business de la méditation au risque de faire perdre son sens à ce qui est avant tout un chemin de vie, et non un exercice de développement personnel ou une nouvelle technique de management.
Finalement, c'est peut-être en gardant un lien précieux avec la philosophie que la méditation conservera son intégrité. Un signe en est la réflexion très poussée sur la dimension méditative de la philosophie qui constitue le thème du prochain livre de Fabrice Midal "Comment la philosophie peut nous sauver, 22 méditations décisives". L'auteur tisse un lien éclairant entre ces deux voies : sans la philosophie, la méditation peut se trouver réduite à
simple un outil de bien-être. Sans la méditation, la philosophie tend à devenir
un jeu intellectuel prétentieux. Au centre de cette démarche originale se trouve le souci de l'attention. Hyper-connectés, hyper-sollicités, nous avons perdu le sens de l'attention. Or à quelle société humaine pouvons-nous donner naissance si nous sommes privés d'attention ? Fabrice Midal
nous propose ainsi une découverte tout à fait décomplexante de la philosophie, où ce
qui est à l’œuvre est non un effort savant, rationnel et désincarné, mais
une pensée méditative, attentionnée et ouverte (à paraître le 19 février prochain chez Flammarion).