Prendre soin des siens. |
Parfois, il arrive que l’idée d’être responsable de quelqu’un, de son enfant, nous effraie tellement que nous préférons presque nous détacher, prendre nos distances, au lieu d’accueillir un amour sans limite. J’ai traversé cette peur et je la vois encore aujourd’hui chez beaucoup de parents qui m’entourent. C’est ainsi que, alors que nous aimons profondément nos enfants, nous saisissons toutes les occasions possibles de nous en éloigner : contraintes professionnelles, télévision, occupations personnelles… ; peu à peu, nous créons un fossé, une distance qui rend de plus en plus difficile une véritable rencontre avec nos propres enfants...
Partager un moment doux
Sans trop savoir pourquoi, nous vivons dans la croyance qu’il vaut mieux être sévère, voire impitoyable envers ses enfants si l’on veut bien les élever, en faire des femmes et des hommes aguerris. Je suis toujours peinée de voir des parents parler durement à leurs enfants à la sortie de l’école, après une longue journée de travail pour chacun, alors que pourtant ils les aiment et gagneraient tellement à le leur dire… Se montrer doux et gentil est un exemple magnifique que l’on aurait tous envie de suivre.
La pratique de la bienveillance nous entraîne à développer une solide confiance en la vie, en nous-même, en chaque situation. Il est ainsi possible, à partir de cette confiance, de développer de la douceur envers soi-même et envers les autres. Parce que, jour après jour, séance après séance, elle nous rapproche de notre cœur, cette pratique nous aide à nous relier plus vite à la joie que nous avons de retrouver nos enfants en fin de journée. Et à réaliser que l’urgence n’est peut-être pas d’immédiatement les obliger à faire leurs devoirs ou un compte rendu détaillé des « plus et des moins » du jour, mais de partager un premier moment doux, de montrer notre capacité à développer de la gentillesse. Et c’est tellement plus agréable, tellement plus humain. Si nous ne savons pas être doux et gentil avec ceux qui comptent tant pour nous, auprès de qui le serons-nous authentiquement ?
« Quand des personnes sont traitées avec révérence, elles deviennent conscientes de leur valeur sacrée. » Karen Armstrong
Respecter ce qu’ils sont et ce qu’ils deviennent
Nous pourrions tout à fait considérer que nos enfants sont comme des invités que nous devons traiter avec le plus grand des égards. Quand nous recevons des invités, nous les regardons avec intérêt, nous sommes curieux de leur manière de s’habiller, de parler, de manger… Nous les écoutons attentivement, parce que nous ne les avons pas vus depuis un certain temps ou parce que nous les trouvons passionnants et différents de nous. Ils nous apportent une autre vision sur les choses, sur la vie, sur le monde… Et s’il en était de même avec nos enfants ? Si nous étions prêt à raviver cette capacité à nous émerveiller devant ce qu’ils sont et devant ce qu’ils deviennent jour après jour ?
La pratique de la bienveillance nous entraîne d’une part à retrouver ce lien d’amour que nous enfouissons si facilement et d’autre part cette capacité à apprécier les nôtres à travers les détails les plus courants.
Extrait de mon prochain livre "La méditation de la bienveillance" à paraître le 11 septembre prochain chez Leduc.s éditions.
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