Lou Doillon en couverture de +ELLE |
Voilà ce que je découvre en couverture du dernier Elle acheté hier : Lou Doillon affirme que la bienveillance c'est rock ! Ou plus exactement, dans un entretien très touchant qui permet de découvrir cette belle trentenaire, elle déclare : "Pour moi aujourd'hui rien n'est plus rock'n'roll que d'assumer qu'on va tous y passer et d'essayer d'être le plus doux et le plus bienveillant possible avec ceux qu'on aime."
Tout est dit ! A la minute où l'on réalise sincèrement notre finitude, notre vulnérabilité, où l'on arrête de jouer les fiers à bras, les wonder women ou supermen invicibles, la bienveillance jaillit quasi spontanément, pour ceux que l'on chérit, pour soi-même et peu à peu aussi pour ceux qu'on connaît moins mais dont on réalise la fragilité et la souffrance.
L'entretien que Lou Doillon accorde à Patrick Williams est émouvant à plus d'un titre. Loin de l'image un peu "gothique" que l'on peut parfois avoir d'elle, elle s'y révèle grave et lucide. A la veille de la sortie de son deuxième album, Lou évoque sa voix portée par des cordes vocales capricieuses et qui lui donne des "allures de montagnes russes !", "des hauts très hauts et des bas très bas" comme ceux que la vie lui a déjà fait connaître. Elle parle avec beaucoup de tendresse de la simplicité de ses parents, de leur capacité à se "dézipper", à se mettre à nu moralement sans arrogance. De la mort de sa soeur Kate Barry, du séisme que cela a produit dans sa famille et de la manière dont elle essaie de protéger son fils.
Elle termine l'entretien ainsi : "On se rend compte qu'on est désespérément, absolument comme tout le monde. J'ai du mal aujourd'hui avec les artistes qui prônent le romantisme, la noirceur. Dans ma famille, on a beaucoup chanté la mélancolie, l'autodestruction. Quand on est confrontée à la mort de sa soeur, tout cela n'a plus rien de séduisant."
Elle termine l'entretien ainsi : "On se rend compte qu'on est désespérément, absolument comme tout le monde. J'ai du mal aujourd'hui avec les artistes qui prônent le romantisme, la noirceur. Dans ma famille, on a beaucoup chanté la mélancolie, l'autodestruction. Quand on est confrontée à la mort de sa soeur, tout cela n'a plus rien de séduisant."
Lou Doillon décrit ainsi l'exact chemin qui nous permet de toucher et d'accepter la fêlure de notre cœur, celle-la même à partir de laquelle on peut développer sollicitude et bienveillance.
Loin du star system, du succès quel qu'il soit ou des artifices de notre monde, la vraie vie est précieuse et tient à peu chose. La méditation de la bienveillance nous permet de ne pas l'oublier et nous rappelle combien notre lien aux autres est important, combien prendre soin, faire preuve de gentillesse, abandonner le cynisme ambiant - aujourd'hui érigé en nouvelle "intelligence" - est crucial. Et nous pouvons commencer dès aujourd'hui avec nos proches car, étrangement, c'est souvent avec eux que nous faisons le moins attention, comme s'il était normal qu'ils soient à nos côtés, comme si cela n'avait plus vraiment de valeur...
Lou Doillon habite à deux pas de mes bureaux parisiens et je la croise très souvent rue du Faubourg Saint Antoine. A présent, au-delà du mannequin, de l'actrice ou de la chanteuse stylée, c'est la femme sensible et aimante que je verrai.